mardi 31 décembre 2013

Bout rimé du nouvel an

De tous ces artisans il n'en est qu'un, je gage,
Qui jamais bien saura user d'une tondeuse:
Celui qui court le cuir a l'aisance d'une danseuse,
A gagné par les ans un somptueux bagage.
Il fait ce qu'il juge bon, et ne suit pas la vogue
Et contre le courant, hardie, va sa pirogue.
Allant point enchaîné mais digne des écrits
Tout en soignant du mal une pseudomembrane
Il fait le bien pour tous, étouffant sans un cri
Les maux ignobles et verts et vils et qui ricanent.
D'une tondeuse vengeresse au puissant rugissement
Il court le cuir et soigne et vainc le jaunissement.
Petit mâcheur dans l'ombre, âme indépendantiste,
Le pro de la tondeuse est bien sûr le dentiste.





À l'année prochaine...

samedi 28 décembre 2013

Débris dans les bois



La vision angoissante des reliefs d'une fête mystérieusement disposés dans une clairière sauvage, photographiés au flash, de nuit (merci du cliché), me revient régulièrement ces derniers temps. C'est que j'ai bien envie de mettre ceci en scène une bonne fois pour toutes, et de la faire, cette photo au flash, moyennant quelques éléments supplémentaires qui n'apparaissent pas ici (chaises de jardin et masques de cheval ou autre suspendus dans les fourrés). Cette mise en scène seule me paraît si insistante qu'il s'agit probablement d'une réminiscence de film d'horreur. Mais je crois encore un peu en mon imagination, mon répertoire dans ce domaine étant fort restreint.

samedi 14 décembre 2013

Citation de première importance

Ce billet inhabituellement militant nous vient d'un certain Magnosa que vous trouverez en lien ci-contre. Le message me semble de première importance. Sans doute, nous n'y pourrons rien, mais sachons au moins ce qui pèse sur nous. Cela me semble être le strict nécessaire.

Nota bene: je le reproduis ici tel quel et sans coupures de travers par simple respect pour son auteur, même si ma bien-pensance de faiblard me commanderait de nuancer certains points (la fraternité notamment).


Il était une fois un internet libre...

... où tout le monde pouvait mettre en ligne ce qu'il voulait, s'exprimer librement et surfer sans crainte sur le web. Bien sûr, il y avait quelques soucis, parfois il transmettait des virus, et dans les pires des cas certains de ses membres profitaient de son ouverture d'esprit pour planifier des actes affreux. Cependant, dans l'ensemble tout allait bien, ces problèmes n'étant qu'une infime partie de son immensité. Il devenait de plus en plus fréquenté, et devenait même une source de fraîcheur dans la vie morne de nombreuses personnes qui y trouvaient un moyen d'échapper à la routine journalière "métro, boulot, dodo". Et puis un jour, des gens hauts placés et "bien pensants" sont arrivés, et Internet changea. Fin.


Je pense que vous l'aurez remarqué, 2013 est une année bien sombre pour le net. Il y a deux jours, Youtube mettait à jour sa politique CMS, menaçant ainsi ses petits membres (Ombriste en a d'ailleurs fait les frais) et se tournant vers une démarche de contrôle absolu et d'exploitation commerciale de sa communauté. Youtube qui, racheté par Google, avait déjà signé la mort de la liberté d'expression en forçant au silence tous ceux qui ne disposaient pas d'un compte Google+ et en permettant d'identifier à 100% l'auteur d'un commentaire qui en avait un. Aujourd'hui, c'est avec des yeux révulsés par l'horreur de la chose puis complètement blasés que j'ai lu l'adoption par NOTRE Sénat, suivant l'exemple de NOTRE Assemblée Nationale (cocorico !) de leur loi de programmation militaire qui alimentait la controverse depuis un moment. Pour ceux qui n'ont pas suivi, voici ce que cette loi permet :


- la capture en temps réel d’informations et de documents (qui« peuvent être recueillis sur sollicitation du réseau et transmis en temps réel par les opérateurs aux agents mentionnés ») auprès aussi bien des hébergeurs que des fournisseurs de service.


- de requérir ou capturer des « informations ou documents traités ou conservés par leurs réseaux ou services », et non plus seulement des données de connexion.


- l’élargissement de la liste des administrations qui peuvent requérir ces interceptions ou captures, par exemple au ministère de l’économie et du budget.


- l’élargissement des finalités de ces mesures à la sauvegarde du « potentiel scientifique et économique de la France » et à la prévention « de la criminalité ou de la délinquance organisées ».



Bien évidemment, interdiction de s'insurger, puisque, comme l'affirme si bien maître Alain Bensoussan, "cette loi est un véritable mieux par rapport à la situation actuelle. Le processus est bien plus transparent et permet une traçabilité de la surveillance". Bien sûr. Cool. Je résume avec mes mots l'idée qui se cache très loin là-dessous : "Vous faites quelque chose d'illégal ? Qu'à cela ne tienne, faites simplement passer une loi qui légalise cela !" Notre cher avocat n'est en revanche pas tout à fait d'accord avec l'idée que la lutte contre la criminalité rende optionnelle l'intervention d'un juge au profit d'un pouvoir décisionnel indiscutable de tous les corps auxquels s'étendent la loi. Dans un futur proche, on pourra donc peut être vous envoyer en prison du jour au lendemain sans passer par la case procès. Démocratie avez-vous dit ? J'ai pour ma part ma propre conception de notre devise nationale, 

LIBERTÉ

ÉGALITÉ

FRATERNITÉ
.


Bref, je me demande où va l'internet, si ce n'est vers une dictature qui laisse de plus en plus tomber son masque. Et nous sommes piégés dedans, car après tout, après des années de liberté sur la toile, nous avons nos petites habitudes, nous regardons nos vidéos sur Youtube, nous communiquons avec nos amis par Skype ou Facebook, nous postons nos images sur Tumblr ou Instagram, etc (je généralise, sachant que certains ont d'autres habitudes, mais l'internaute moyen fait la navette entre ces sites en permanence). Quand, après des années de loyaux services, nos sites favoris se transforment en gouffre à billets avec caméra de surveillance intégrée, la plupart des gens se taisent et se livrent pieds et mains liés, permettant ainsi le contrôle global des foules et l'abolition des libertés individuelles. Quant aux débrouillards qui migrent sur d'autres sites, les lois qui passent en douce dans nos beaux pays permettent de les passer sous silence et de les garder à l'oeil malgré tout.


Que pensez-vous de l'avenir d'Internet, et surtout de ses internautes ? Nous verrons-nous forcés de nous cacher dans les contrées obscures du DeepWeb ? À suivre...