lundi 24 décembre 2012

Caçador

introspection illustrée, n°1

Tout romantique que j'étais, je me suis souvent rêvé en vert chasseur empanaché, fier guerreiro de montagne, indépendant et solitaire, guettant au coin d'un chemin escarpé la colonne ennemie; baroudeur de préférence sans aucun idéal. J'empoignais fermement les armes des aïeux, dont les silex jetaient encore des étoiles, et, ma foi, on se sentait heureux auprès de ces doudoux... Juste un peu honteux.
Ha! On est fier, le sabre de l'arrière-arrière-arrière-grand-papa-qui-a-fait-la-guerre-de-Crimée chaudement serré dans la paume! Mais aller tuer pour s'accomplir... Toute la joie du guerrier, c'est son habit, sa virilité; combattre justifie qu'il le porte, et il aimerait s'en passer. Il se rêve donc, admiré; il contemple les draps fins et les fils d'argent dont il se pare, et aime être impressionnant; mais le voilà bien bestial, sitôt qu'on lui demande d'être ce qu'il prétend, qui court, des balles sifflant dans son dos, mettre à l'abri sa raison d'être...

Qui est avec moi? Personne, je l'espère.

 
Joyeux noël à mes quelques lecteurs ainsi qu'aux voyageurs de passage sur cette page (et tant pis pour les autres).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Je vous écoute.