dimanche 30 décembre 2012

Une histoire du Moyen-Âge - Chapitre III

Revoici, après une assez longue absence, l'épouvantable feuilleton qui constitue un certain volume dans ce blog. Nous avons dressé l'état des forces et éclairé les causes de ce qu'on appellera Guerre de la lande Rugueuse. Il est temps de passer aux choses sérieuses: des gens qui se confrontent en costumes de chevaliers.

A tort ou à raison, les gouvernants du Fondor, confiants en leurs qualités de chefs de tous les ohms, garants de la paix, avaient pourtant cru bon de découper géométriquement les terres en quadrats faciles à défendre, lesquels s'assemblaient élégamment en divers polygones esthétiquement très réussis.On sentait là l'influence des Pseudo-Doks de Serve, seuls vrais grands dominateurs du Protomart depuis pas moins de sept siècles, et qui avaient imposé des frontières orthogonales aussi loin que portait leur regard, appliquant au besoin des "fusions dominatives" là où les royaumes étaient les plus nombreux et les plus insoumis (à ce titre, ils soutenaient le maintien des Etats du Nord du Fondor sous l'appellation unique de Clans Barbares). Tous deux éprouvaient un grand amour pour les cartes sous toutes leurs formes, et cherchaient toujours à y percevoir un ordre (divin ou autre).
Bref, l'un de ces grands quadrats, qui recouvrait grossièrement la région appelée aujourd'hui Lande Rugueuse, intéressait spécialement Theodor Elidine et ses guerriers. Les seigneurs de Phabellïn et l'impératrice Larve VII, dans leur grande prévoyance et croyant bien faire, avaient disposé autour de ces lieux presque vides, pour en faire un désert inexpugnable, un chapelet de villages de pionniers chacun conçu comme un fortin. Cette chaîne, donc, limitée par les villes de Russigrol, Sictarie et Bonbonnes, et qu'on prit plus tard à appeler Triangle de Sictarie (influence ELFique?), était tout ce que le grand stratège attendait.
Rappelons-le, il se proposait alors, non de conquérir, brûler et soumettre, mais d'attirer à lui l'armée ennemie pour la défaire et forcer l'impératrice à capituler; et il avait là tout ce qui lui fallait: de l'espace pour les manoeuvres que lui et ses acolytes affectionnaient tant; pour le ravitaillement, les terres agricoles limitrophes; et si l'armée impériale tardait à se manifester, il avait sous la main tout un lot de villages à saccager pour la forcer à réagir, villages dont les fossés, les pieux et les murs ne l'impressionnaient pas le moins du monde, servant uniquement à montrer à tous combien il était efficace.
Or donc il vint, ayant débarqué, en longeant les côtes alors désertes, et apercevant au loin sur la berge une ligne sombre semblable à une ville, déclara nonchalamment à son état-major:
"Nous commencerons par là. Nous avons de bonnes chances de vaincre."
La ville s'appelait Bonbonnes, port moyen qui limitait au Sud le triangle de Sictarie, et avait été placée, la guerre ayant été déclarée, sous l'autorité du seigneur Cladode, noble formé en général, et qui commandait à une petite garnison. Il comptait toutefois sur un épais tissu de murailles croisées, doublées et consolidées tant de fois que les limites du port semblaient être autant de cellules clairement délimitées. Aussi, voyant poindre la longue colonne, héla-t-il la foule par des propos de ce type:
"Nous les repousserons. Nous avons de bonnes chances de vaincre."
Bien joli siège que ce fut: on monta béliers, trébuchets et balistes avec grand soin, et quelques courageux Orquaksiens furent commis d'office pour saper les murailles alors même que chacun croyait que les choses se concentraient en surface. Hors cette action souterraine, le combat fut bel et noble (si tant est qu'un combat puisse être bel et noble): chacun s'efforçait d'attaquer avec rage pour ne pas laisser supposer le coup tordu des sapeurs, et chacun le faisait très bien; même, au soir, les béliers étaient arrivés au pied des portes et martelaient avec insistance comme l'huissier à la porte du pauvre.
Méthode Orquaksienne de sape: on accède aux fondations par une galerie, puis on les évide. Le mur, fortement fragilisé, peut alors être abattu à coups de bélier.
On notera les murailles creuses emplies de terre. Ce n'était pas qu'une mesure d'économie: un mur plein aurait permis aux béliers de causer des dégâts incalculables dans toute la maçonnerie, là où la couche de terre vient faire office de tampon et absorbe les vibrations. D'un autre côté, c'était aussi du pain béni pour les audacieux sapeurs...
Les Fondoriens de la garnison, de leur côté, n'étaient pas en reste, quoiqu'on vît Cladode, plus tard dans le siège alors que tout était perdu, asséner aux hommes d'armes diverses insultes tonifiantes bien que foncièrement incorrectes. Tirant parti des ruelles étroites, ils s'étaient munis de grands mantelets derrière lesquels ils trouvaient abri. De l'arrière, des commis préparaient et lançaient des bouteilles de liqueur de mauvaise cuvée qui, munies d'une mèche, s'enflammaient à l'impact. De cette façon, partout où la piétaille ennemie envisageait de pénétrer dans la ville, l'arrêt était net et douloureux.
Pour autant, la résistance fut de courte durée. On n'annonçait pas de renforts, pas même pour ultérieurement; la gnôle inflammable et parfumée manquait un peu partout; les sapeurs avaient fait crouler des pans entiers de murailles par leur patiente besogne; et la ville fut prise avant que personne commence à souffrir de la faim: un modèle de siège réussi. Pour cela, Elidine fut très vite acclamé par tous, et Cladode traité partout d'incapable, ce qu'il était probablement.
Ainsi donc, en quelques jours à peine, Elidine était installé et bien en place, les  ennemis craignaient terriblement. Mais, par crainte ou par mollesse, l'armée impériale tardait à se manifester.
A suivre.
 
Et n'oubliez pas de me laisser vos impressions, je ne voudrais pas vous imposer quelque chose d'aussi volumineux alors que ça ennuie tout le monde! Ca vaut aussi pour ceux que je connais personnellement.

lundi 24 décembre 2012

Caçador

introspection illustrée, n°1

Tout romantique que j'étais, je me suis souvent rêvé en vert chasseur empanaché, fier guerreiro de montagne, indépendant et solitaire, guettant au coin d'un chemin escarpé la colonne ennemie; baroudeur de préférence sans aucun idéal. J'empoignais fermement les armes des aïeux, dont les silex jetaient encore des étoiles, et, ma foi, on se sentait heureux auprès de ces doudoux... Juste un peu honteux.
Ha! On est fier, le sabre de l'arrière-arrière-arrière-grand-papa-qui-a-fait-la-guerre-de-Crimée chaudement serré dans la paume! Mais aller tuer pour s'accomplir... Toute la joie du guerrier, c'est son habit, sa virilité; combattre justifie qu'il le porte, et il aimerait s'en passer. Il se rêve donc, admiré; il contemple les draps fins et les fils d'argent dont il se pare, et aime être impressionnant; mais le voilà bien bestial, sitôt qu'on lui demande d'être ce qu'il prétend, qui court, des balles sifflant dans son dos, mettre à l'abri sa raison d'être...

Qui est avec moi? Personne, je l'espère.

 
Joyeux noël à mes quelques lecteurs ainsi qu'aux voyageurs de passage sur cette page (et tant pis pour les autres).

jeudi 20 décembre 2012

Sciences Abjectes (3)

Dans le cadre des révisions sur le cours de botanique:

LA VÉRITÉ SUR LA GUERRE DES LÉGUMES

Hm, hm... Introduction. Le truc a été réalisé, vous vous en êtes rendus compte, sur Flipnote Studio (que je recommande à tous, y a pas d'âge pour ça), sur une musique de Brian Eno qui n'a malheureusement pas survécu à la retranscription (la chanson, pas le chanteur! Quoique...). Chez moi, c'est un peu lent sur la fin. J'espère que vous n'aurez pas ce problème. 
Les chansons de langue anglaise font toujours très chic en toutes circonstances, c'est pour ça que la publicité moderne en use et en abuse.
Aujourd'hui que je m'encroûte, je vais vous livrer certains pans de science qui n'ont presque rien d'abject. Croyez bien que je suis le premier à le déplorer. J'écris cet article juste parce que ce sujet m'irrite douloureusement.

Combien de fois, au cours de ces passionnantes discussions sur la bouffe, tous assis autour d'un tas de bouffe, n'a-t-on entendu une voix, modestement triomphante, s'élever pour dire une vacuité de ce type: "Nan, la tomate n'est pas un légume, c'est un fruit!"
Aaaaaaarghhhh! XD XO KGB <°()))))>< La prochaine fois que j'entends quelqu'un prononcer ces mots, je vous jure que j'appuie sur le bouton!
Voyez, c'est le genre de sujet qui me fait perdre mon flegme hautain au point que je glisse dans une stylistique sauvage avec langage outrancier et -horreur!- smileys.
Soyons clairs: la tomate est bel et bien un légume, et n'a pas à en rougir (hin hin. Y a que moi que ça fait rire?). Et si vous tenez absolument à la considérer comme un fruit, alors la courgette, le poivron, les haricots verts et j'en passe, en sont également; en revanche, la fraise n'en est plus un.
Je m'explique. Il faut en fait faire la distinction entre vocabulaire culinaire qu'on devrait tous utiliser couramment au lieu de faire des exceptions idiotes comme avec la tomate, et vocabulaire botanique qui permet de ramener sa fraise comme je le fais présentement (hin hin. ...ce silence me pèse).

I- Sur le délicieux vocabulaire des cuisines et ménages
Au sens du cuistot, fièrement campé derrière ses moustaches en vrille à l'ombre d'une grande et glorieuse toque blanche, un légume représente tout organe végétal charnu et comestible se mangeant en préparation salée, servie  en entrée ou plat de résistance, desquels on exclut les tubercules tels qu'ignames et patates, qui de par leur composition entrent parmi les féculents, aliments végétaux riches en amidon.
Au sens du cuistot, fièrement campé derrière sa toque en vrille à l'ombre d'une grande et glorieuse moustache blanche, un fruit représente tout organe végétal charnu et comestible se mangeant tel quel ou en préparation sucrée, servi en dessert ou pour le goûter de son neveu scout de haute montagne. Cela recouvre une bonne partie des fruits au sens botanique, comme nous allons le voir.

II- Sur l'obscur vocabulaire de grands maîtres de la botanique, style Mendelphilippe
Au sens du botaniste poussiéreux et chauve, le mot légume n'a pas de valeur. Qu'on se le dise au fond des potagers: c'est là la clé de cette détestable et sophiste confusion qui m'agace tant. Mais voyons la suite...
Au sens du botaniste poussiéreux et chauve, un fruit représente tout réceptacle, charnu ou non, renfermant les graines, issu de la transformation du pistil à l'issue de la fécondation. Le fruit est le propre des Angiospermes, ou plantes à fleurs (par opposition, les "pommes de pin" des Gymnospermes n'ont pas valeur de fruits). Ceci implique que tous ces "légumes" courants: potiron, courgette, aubergine... et, donc, la tomate, soient des fruits pour M. Mendelphilippe.
Qu'on reconnaisse que la tomate est un fruit, d'accord, mais pourquoi laisser de côté les autres? Ce sophisme d'ignorants va faire des jaloux parmi les piments, qui sont d'ailleurs déjà sur le pied de guerre.


Les voilà, imbéciles, partis en combattants...
Illustration Xiyuè pour Tripoda (ça lui fera de la pub).
Le champignon n'est pas le "fruit" du champignon, bien qu'on puisse l'y assimiler. C'est juste une image (contre laquelle, somme toute, je n'ai rien) pour faire comprendre les choses aux enfants comme vous et moi.
Rappelons au passage que, s'il est bien reconnu par l'opinion que les champignons ne sont pas des plantes, il ne sont pas pour autant, comme on le lit parfois dans la presse, des animaux (les journalistes pseudo-scientifiques jouent allègrement sur cette ambigüité): dans la phylogénie actuelle, ils sont simplement plus proches des animaux que des végétaux.


...eux aussi.
Illustration Tripoda pour Tripoda.
La fraise, on y vient, n'a rien d'un fruit. Le syndicat des fraises va sûrement me lyncher, et Jean-Pierre Coffe me bannir de l'Académie Française, mais bon, tant pis, je la dénonce: si elle était un fruit comme elle le prétend, ses graines seraient situées à l'intérieur de ses tissus! L'orgueilleuse infrutescence n'est pas issue du pistil, mais de tissus sous-jacents. Et une réputation de défaite, une!
Tant qu'on y est, j'ajouterai que l'ananas est lui aussi plutôt suspect... Vous en connaissez beaucoup, vous, des fruits avec des feuilles par-dessus? Et il y a certainement un paquet d'autres personnes qui ont le culot de se faire passer pour des fruits. Vous me les trouvez tous pour jeudi.

Terminons, à titre d'exemple, par un bref survol des légumes courants et leurs correspondances botaniques:
-La carotte et la rave sont des racines pivotantes, ça n'aura échappé à personne.
-La cartoufle, ou pomme de terre, est un tubercule, organe renflé riche en amylenchyme; mais ce tubercule-ci, contrairement à une idée largement répandue, n'est pas une racine mais une tige souterraine. Ceci explique qu'elle puisse germer, en effet une racine ne porte jamais de bourgeons.
-L'oignon est un bulbe, c'est-à-dire un ensemble de feuilles charnues disposées sur une tige en plateau.
-L'asperge et le céleri branche sont des tiges.
-Le chou de Bruxelles est un bourgeon. Pas de piège de ce côté-là.
-Le chou-fleur et l'artichaut sont des fleurs. Je crois que le monde végétal est en panne de sournoiseries.
-Ah si, une dernière: le fenouil est une gaine. Une gaine, c'est-à-dire la base d'une feuille qui embrasse tendrement la tige.

Je cite ces exemples de mémoire et ma définition du fruit est, elle aussi, improvisée. Il me semble respecter grossièrement la réalité botanique des fruits, mais si un vert gaillard pur et dur, tout plein d'un fier collenchyme, s'avisait de passer par cette page, je ne donne pas cher de mon tégument de pauvre hétérotrophe...

Voilà! J'espère vous avoir édifiés autant que divertis. La prochaine fois, je promets de ne rien vous apprendre et de ne dire que des bêtises, comme d'habitude.
Sur ce, les enfants, joyeuse fin du monde! Je me retire dans mon bon coeur. On se retrouve après.

mercredi 12 décembre 2012

L'idée et l'acte

Une femme parle de ses clients. La concernant, quel est le premier métier qui vous vient à l'esprit?
Mais non, je n'accuse personne. Il n'y a d'ailleurs là rien de mauvais ni même de sexiste: tant que l'idée n'a pas quitté en acte l'intimité de l'esprit, elle est par essence innocente, puisqu'incapable de produire le mal. Ce fait élémentaire (et qui semble pourtant échapper à la majeure partie de l'humanité) explique entre autres qu'on puisse sans reproche avoir les fantasmes qu'on veut. En parler ou les accomplir, j'en conviens, c'est autre chose.

jeudi 6 décembre 2012

Une histoire du Moyen-Âge - Chapitre II

On devrait revenir aux choses sérieuses, maintenant. Reprenons donc le fil de notre historiette infrivole, si vous le voulez bien (et vous n'avez pas le choix).

Le trésor de guerre épuisé, le Fondor se fait copieusement gueuler dessus par tous les royaumes auxquels il accordait une part. L'un d'eux prend plus que les autres le problème au sérieux: la guerre est déclarée. Les souverains des deux bords, ravis de n'avoir rien fait pour l'éviter, s'assoient et attendent.

Le Fondor d'alors était un empire disparate, aussi rempli de vide que de méats, et les provinces, loin de toute autorité, vivaient jalousement pour elles-mêmes; vaguement rappelées à l'ordre sitôt qu'elles recevaient la part de trésor qu'une inaction ingrate leur aurait retirée. L'armée, donc, prit son temps pour se rassembler, les estafettes migrant tranquillement vers les différents fiefs tels que Soumonie, Marégie, Nolle, Plonase, Koplonn, Chrisotoline et j'en passe. Vous pouvez les voir sur cette carte moderne (à l'époque l'empire était uni).


Carte moderne et artisanale du Fondor, où vous pouvez voir les clivages actuels (dont vous n'aurez ici strictement rien à faire). Je conviendrai que c'est assez peu lisible. Pour les durs du globe oculaire, je préciserai (en prévision de la suite):
-la péninsule marquée 4 à l'ouest du golfe aux côtes déchiquetées est la Crochie, capitale Bolbic;
-le pays marqué 23 tout à l'est et contre la frontière est la Principauté Pouvikienne, capitale Gormoth-Pouvik.
Dans le même temps, l'adversaire, puissamment fédéré, avait déjà mis à flot une pléthorique flotte de caravelles qui transportait une armée nombreuse et disciplinée, avec sa piétaille permanente, qui constituait le gros des forces, une cavalerie lourde composée de nobles et de notables, ainsi que l'infanterie d'élite dite Double-Solde (Dopfhmilt) et un corps de charpentiers en charge de la confection des équipements de siège. Les provinces reculées fournissaient également certaines troupes spéciales, telles les archers à cheval de Fiacse, les Espadons maniant de grandes épées, ou encore les Hussards. Les cavaliers, dans l'ensemble, restaient rares, car les chevaux, aux intestins si délicats et légèrement frileux, supportaient mal les voyages en mer.
Tout ce beau monde, placé sous le commandement du maréchal Elidine, assisté d'un certain Duc des Chênaies, ne pensait évidemment pas conquérir dans son entièreté un  empire aussi vaste que le Fondor, mais écraser l'armée ennemie pour faire pression sur le pouvoir. C'est ainsi qu'on s'arrange en général pour conclure les choses très vite, mais il est des cas où cette stratégie est dépassée: c'en fut un, et, on le verra, ça s'éternisa douloureusement dans la boue et la neige.
Il y avait tout pour que ça dure, à dire vrai, car bien qu'il n'ait pu prendre l'initiative, le Fondor était parvenu, en raclant bien dans les coins, à réunir des effectifs quasi-identiques; encore que légèrement supérieurs: il avait pu en effet profiter de la vassalité de certains États septentrionaux sous serment pour augmenter un peu ses forces, et, dans certains cas, avec certaines des meilleures troupes du temps.
En vérité, ces Etats n'étaient alors plus que deux: la Crochie et Gormoth-Pouvik. Des autres, dissolus et refaits de nombreuses fois au gré de l'humeur des chefs, ne subsistait plus ce qu'on pourrait nommer, assez justement, "clans barbares". On en compte aujourd'hui une trentaine; on estime qu'alors ils étaient huit cents. Et, trop lointaines et trop petites, trop indisciplinées, et de toute façon ultérieures au serment, ces petites cités sans loi faisaient assez précisément ce que bon leur semblait (je leur en suis gré). Aussi, la Crochie et Gormoth-Pouvik, les seuls à être restés à peu près entiers au cours des six derniers siècles, essuyaient pour le Fondor leur suzerain les vagues successives de bandits prétentieux, maraudeurs et autres anarcho-syndicalistes qu'on leur envoyait régulièrement du Nord, et leurs soldats se trouvaient être particulièrement aguerris et expérimentés.
Gormoth-Pouvik, pour autant, ne put envoyer que des effectifs symboliques, car il régnait alors aux confins du Plukadrien-Apical une agitation qui, justement, tenait les Pouvikiens très occupés.
La Crochie, en revanche, disposait d'assez de troupes pour en céder en quantités importantes. L'estermaest en personne, Altrès-Beno Skerkop, fit le déplacement. L'estermaest, c'est-à-dire le bras droit du consul fondorien qui veillait sur la colonie, son conseiller personnel choisi parmi les autochtones, élevé et formé à la cour impériale, débarrassé de toute velléité de nationalisme et qui faisait aussi un bon chef de guerre, sa formation étant centrée sur ces points.
Outre une abondante piétaille, Skerkop avait l'honneur de commander personnellement les Compagnies Bolbiciennes, régiments d'infanterie lourde fonctionnant chacun comme une armée complète et indépendante; il emportait trois des cinq Compagnies dans ses bagages.Elles étaient héritières de l'antique tradition des Troupes d'Assaut Décomplexées, corps de presque-élite formant les seules troupes permanentes parmi les ohms du temps des Crabouliques.

Planche pédagogique de moi. Je sors le grand jeu pour vous inculquer ces trucs. Vous reconnaîtrez d'ailleurs votre serviteur, galvanisé dans un beau costume et bêtement viril (2ème en partant de la gauche).
C'est encore une fois illisible. Pour les sourds d'un oeil: effectif par compagnie: Corps de Bataillon: 100-200; Étendard: 1; Capitaine: 1; Écuyers: 200-400 (deux ou plus par membre du corps de bataillon); Auxiliaires à cheval: 15-20.
Tout l'art de commander les Compagnies consistait à les mener sans dommage jusqu'au coeur d'une mêlée sanglante (les écuyers étaient là pour couvrir leurs maîtres, c'est-à-dire en fait absorber les tirs) où, leur petite taille et leur lourde armure aidant, ils pouvaient commettre un véritable carnage sans trop subir de pertes en retour; ils s'avéraient très redoutables contre les vastes phalanges de piquiers, s'insérant sans mal entre les hampes d'où ils pouvaient atteindre leurs porteurs sans défense.
Skerkop, donc, vint aux côtés d'Autar pour le seconder; situation que l'un comme l'autre exécrait, ceci ne flattant l'orgueil ni de l'un ni de l'autre:
"Je n'ai pas à me voir flanqué d'un métèque idiot sous prétexte qu'il est estermaest."
"Je n'ai pas à me soumettre à n'importe quel crétin sous prétexte qu'il est maréchal."
Inféodé et assisté, de fait, ne purent se supporter longtemps, et très tôt une haine farouche les opposa, là où Elidine et le Duc affichaient une franche et réjouissante camaraderie: alors que les Orquaksiens débarquaient sur une grève sauvage, on savait déjà laquelle des deux armées maintiendrait front uni.
A suivre

mercredi 28 novembre 2012

Véritable capture d'écran compromettante

Non, c'était juste pour faire allitération. En examinant le déplorable montage ci-dessous, je vous vois venir, vous direz: "Pauvre Tripoda, qui espérait-il convaincre avec ce tout petit machin mal foutu, lui qui sait tout juste tenir une souris et qui ne fait pas la différence entre 'remplissage' et 'gomme'?"


Quelle honte.
Cliquez pour mieux voir (peut-être).

Le truc m'a été inspiré par les longues et tout aussi déplorables converstions autour d'un bon vieux Star Wars. Pour passer à l'acte, toutefois, il aura fallu attendre l'intervention du génial Paul Binocle et de ses tentatives de couvertures de roman détournées, reprenant une des grandes mouvances du web. C'est d'ailleurs là mon but, but que j'ai déjà voulu atteindre moult fois: si je pouvais amener d'autres maniaques à créer de fausses pages web, je serais le vase tripode/soldat/blogueur le plus heureux du monde. Vous savez ce qui vous reste à faire: envoyez-moi des commentaires désobligeants et dites-moi franchement que vous n'avez rien à faire de mes rêves de grandeur!

samedi 24 novembre 2012

Sous-titrage Lourds et Mésentendants (5)

"Le temps, c'est cool."
C'est signé le Seigneur des Clés.





Merci à mydarklife62.skyrock.com à qui je n'ai pas demandé pour lui piquer son portrait.

mercredi 21 novembre 2012

Une histoire du Moyen-Âge - Chapitre I

Reprenons où nous en étions restés, voulez-vous. On écoute, au fond. Je sais bien que ça ne vous passionne pas, mais ce cours ne vous servira à rien. Et si vous n'êtes pas content, sortez.

Bref. Où en étions-nous... Ah oui: les Ohms se sont défaits du joug des Crabouliques pour devenir indépendants, et ont péniblement survécu au bombardement d'isotopes. Le jeune et puissant empire du Fondor garde ses alliés auprès de lui en leur accordant une part sur le trésor de guerre. Tout va bien pour l'instant.

Notre histoire commence le jour où l'impératrice fondorienne, la dénommée Larve VII, institua, pour succéder au défunt seigneur Rhodophonte, le seigneur Klosch au  poste de Garde des Coffres. Le Garde des Coffres était, et fut jusqu'à il y a peu, le personnage le plus important de l'empire,  souvent même plus puissant que l'impératrice elle-même. Il était en effet l'administrateur personnel du Trésor Impérial, gardé en la cité de Librame, au coeur du continent; et c'était d'ailleurs lui qui distribuait aux Etats dits vassaux et aux provinces de l'empire le financement déjà cité; le puissant seigneur ainsi que ses secrétaires touchaient une part d'honneur, fixée par lui-même; et il servait occasionnellement de chef de guerre quand il n'y avait personne d'autre.
Or donc comme le bon seigneur Klosch accédait à la place tant convoitée, il constata avec horreur en visitant les chambres fortes que les caisses étaient quasiment vides, et ne pourraient bientôt plus assurer d'autre financement que celui des provinces, déjà réduit drastiquement.
Aussi, sitôt mis en place, Klosch entreprit de mettre fin aux versements hémorragiques, rendant amèrement une indépendance totale et définitive à ses alliés.
Les pays au Sud, Zerbolie, Karesbe, Norvsky, Pavenaks, Meln, Cheiben, Sotranie, Kinturie et tant d'autres, le prirent évidemment très mal. L'un en particulier, l'Orquaksie, puissant royaume établi dans l'archipel des Cocardes, nation unique et dithéiste des hommes-cochons du Protomart, n'avait aucunement l'intention de se laisser rendre indépendante (un contraste douloureux avec les royaumes nordiques, honteusement réunis sous ce terme infâmant et nonobstant administratif: Clans Barbares). Le roi en était alors Marc l'Oursin, le plus terrible de sa lignée, belliqueux comme trois cents douze maréchaux, un souverain connu pour sa grande violence - en comparaison avec ses illustres ancêtres, plus sages et plus posés.
Aussi, étant de tous les monarques de son temps le plus porté à se lancer bêtement dans cette saine lubie qu'est la guerre, il fut heureusement le seul à vouloir demander des comptes par les armes, les autres ne songeant même pas à se frotter à l'autorité suprême.
On ne peut pas dire que les négociations échouèrent, car il n'y en eut pas; les antagonistes, séparés par des lieues et des lieues de flots, auraient jugé trop grande la distance et trop long le voyage pour entreprendre l'envoi d'émissaires.
L'impératrice résolut donc complaisamment de livrer bataille, laissant cette tâche ingrate à son ministre de la guerre, le maréchal Autar. De même, Marc l'Oursin, comblé à l'idée qu'on se batte pour lui, laissa le soin de conduire la campagne au maréchal Theodor Elidine.
Les souverains se turent et attendirent, car désormais on ne causerait plus que les armes à la main et le couteau entre les dents; c'est-à-dire, pour être précis, très mal.
A suivre
Une planche explicite dessinée par moi-même. Cela vous donne l'occasion de voir grossièrement à quoi ressemblent les Ohms: de gauche à droite, trois Hommes-Cochons, un Homme-Rat, un Homme-Singe comme vous et moi; une limace géante et maligne placée à un poste envié.
L'apparence peut changer un peu d'une région à l'autre (et selon le style du dessinateur); faut pas croire: il y a aussi des "ethnies" parmi les "races" (que j'appellerai plutôt espèces pour éviter toute confusion, pour me distinguer de certains fantasystes et parce que c'est plus correct biologiquement parlant). 
Il y a parmi ces sacrés chefs de guerre deux individus que je n'ai pas nommés, mais ils interviendront plus tard.
 
 


vendredi 16 novembre 2012

Véritable photo de fantômes.

Groupe de fantômes de chercheurs en neurologie attendant le tram au sortir d'une longue nuit de travail. Photo prise, sans le moindre trucage, par un riant matin de novembre. Le seul problème est que ce phénomène s'explique aisément de manière rationnelle; je ne vous ferai pas l'affront de vous révéler comment.
J'ajouterai à brûle-pourpoint que ça serait une immense satisfaction pour moi d'arriver à lancer ainsi le même genre de mythe que smile.jpg. Soyons patients...

lundi 12 novembre 2012

Une histoire du Moyen-Âge - Chapitre 0

Aujourd'hui, quelque chose de totalement différent. Je vais vous soumettre -à mes risques et périls peut-être- des pans entiers d'un petit univers que, comme tant d'autres, j'ai décrit et développé dans ma jeunesse, en collaboration avec des connaissances, en pensant que c'était génial et très novateur. C'est le moment de savoir si ça l'est vraiment, mais y'a peu de chances en vérité...
Bref. Je commence ce feuilleton par une longue introduction au monde dont, il me semble, un certain Fa vous a déjà entretenu. Il s'agit de ce fameux monde-qui-n'existe-pas, aussi appelé Elegloaï par certains elfes en collants bleus, où, contre toute attente, "le danger est inhumain" (cherchez pas, c'est pas moi qui le dis). C'est long -quoiqu'abrégé- mais cela me semble nécessaire et suffisant pour apprécier la suite qui, je l'espère, sera moins ch...     
...Disons, charivaresque.
Pour tout vous dire, j'ai en horreur ces romans de fantasy qui se complaisent dans des complexités à vous donner des migraines, venant souvent d'un auteur qui veut montrer qu'il en a dans le crâne (de l'eau). Certes, ceci est relativement compliqué, mais ce n'est pas de la fantasy. Que j'aime être hypocrite...

Au début des temps, ou, devrait-on dire, de notre ère, étaient les Crabouliques. Ils côtoyaient des créatures étranges qui avaient nom Mathoeufs, civilisation jadis des plus puissantes, mais souffrant d'un déclin insidieux à l'issue des guerres démesurées et absurdes qu'ils avaient menées contre les Louffers, l'espèce frère et néanmoins ennemie. Les Mathoeufs, donc, transmirent une part de leur savoir aux Crabouliques, qui commençaient juste à s'extraire de leur errance d'animaux sans but (pour s'acheminer, diront certains, vers une errance d'animaux politiques). Rapidement la technique progressa, et en quelques siècles à peine ils purent manier les génomes à leur gré et modeler leur matrice comme une pâte flexible.
La chute, en les terres du Nova, de créatures célestes non moins étranges et pragmatiques, causa un vif tourment en pleine période d'essor. Les uns se mirent à dénommer Doks les nouveaux venus, l'infâmante appellation qui les désignait en bêtes. Doks et Crabouliques, de fait, ne purent se supporter longtemps, les premiers voulant former un Etat que les seconds repoussaient. Les interminables Guerres Novaïques, qui s'ensuivirent, donnèrent raison aux premiers.
Vexés, les Crabouliques se réfugièrent alors dans une recherche effrenée et folle, qui allait par la suite recommencer à plusieurs reprises. Durant cette période, se sachant mortels, ils cherchèrent à se forger leurs propres héritiers, partant de gènes de lapin, de bêtes diverses ainsi que des leurs: ainsi naquirent, sur les paillasses, les Ohms (ou Hommes par commodité): hommes-singes, hommes-rats, hommes-chats et divers hommes-oiseaux naquirent durant la Ière Folie; et dans les suivantes, hommes-crapauds, hommes-cochons, et tant d'autres supposés disparus tels qu'hommes-écrevisses, hommes-éponges, hommes-ophiures et hommes-citrons.
Les jeunes espèces firent vite état de leur capacité à penser et agir, et on assista à la naissance d'une pensée humaine indépendante et libre, rapidement théorisée et synthétisée par l'élite des ohms en la cité de Knekniff. Ce bien que certains, qu'on prit plus tard à appeler ELFs (Etres Lents et Fades), vécurent dans une complète admiration pour leurs pères et maîtres, certains allant jusqu'à piètrement reproduire leurs gestes en laboratoire, expérimentant ce coup-ci sur les mollusques; Fênes et Limaces Géantes naquirent ainsi. Pendant tout ce temps, les Ohms n'en servaient pas moins d'ouvriers ou de valets, et, bien souvent, de chair à canon, toutes les fois que les Crabouliques entraient en guerre contre les Doks (ce qui arrivait assez souvent).
Lorsque les Ohms entreprirent de se défaire du joug Craboulique -cela se fit très progressivement, encore qu'assez vite en Protomart, la région qui nous intéresse- le Fondor, un vaste continent dévolu à l'exploitation fruitière, au nord du Protomart, s'institua, comme tant d'autres en son temps, grand chef permanent de la révolution, ce que ses supposés vassaux ne cherchèrent jamais à contester, étant donné les avantages que cela représentait. Le roi Louis-Nicéphore, institué par le Norvsky voisin, ayant trouvé là une considérable réserve de richesses laissée par les Crabouliques en fuite, se mit en effet en devoir de financer les Etats nouveaux qui lui étaient alliés; à l'exception de ceux du Nord du continent Fondorien, durement réprimés pour avoir voulu contester l'autorité nouvelle peu après la révolution, et tenus depuis par serment de participer à la défense nationale en cas d'attaque, ainsi que de payer une dîme.
Vous avez sur cette mappemonde: en vert le domaine d'influence du sieur Fa, en bleu le Protomart et en rouge le Neomart, ensemble continental dont je traiterai peut-être ultérieurement si ce feuilleton a du succès. Le Fondor est la péninsule en forme de pancréas qui dépasse du grand continent au Nord. C'est une bonne grosse planète dont la circonférence à l'équateur est de 65000 km environ.
Plus tard, les Crabouliques et leurs ennemis héréditaires, à nouveau en guerre, signèrent la fin définitive de leurs empires respectifs en déchargeant d'un coup l'un sur l'autre leurs stocks d'armes nucléaires. Morcellés jusqu'à l'infinitésimal, les lambeaux d'empire ne purent survivre, et il n'en subsista plus que quelques fragments épars retirés dans les régions les plus inhospitalières. Les structures moindres des petits Etats formés par les Ohms eurent moins de mal, bien qu'ils durent souffrir atrocement avant de pouvoir fonder un monde nouveau sur les cendres.
Le temps passait, le ciel toujours encombré de poussières, la température baissant, mais le Fondor demeurait un empire puissant et riche qui poursuivait son financement des premiers temps, les royaumes du Nord bien inféodés pour les principaux. Le pouvoir passa bientôt aux Limaces et à la lignée des Larve. Mais le trésor des Crabouliques touchait à sa fin, et des choses peu agréables se produiraient le jour où le dernier denier s'évaporerait...
A suivre



mercredi 7 novembre 2012

Sous-titrage Lourds et Mésentendants (4)

"Luigi est plus fort que les fleurs!"

C'est signé Luigi ; issu d'une méthode d'Italien: Açimyle Italianintendo.

C'est un peu court -taciturne comme Luigi- mais je prépare quelque chose de plus conséquent pour bientôt.

jeudi 1 novembre 2012

La Revue du Paranormal - LE POLYCHAT

Hier Jour des Morts, aujourd'hui la Toussaint, les spectres de mon passé de brigand vont recommencer à me hanter. En attendant leur arrivée, je vais vous conter une histoire étrange au sujet d'une légende entièrement véridique.
Le Polychat fut aperçu pour la première fois par une soirée d'Avril 1896, dans le village de Machaing (Sarthe) (voir à ce sujet l'Almanach 1749 des Faits Divers Bizarres de Machaing, paru chez Flon). On ne devait plus revoir la Beste ed'Machaing jusqu'en décembre 2012.
Le Chat Fractal, comme on l'appelle aussi, est tout à la fois un et plusieurs. Depuis les recherches en physique quantique des années 30-40, on a bien souvent rapproché le Polychat et le Chat de Schrödinger; ce bien sûr sans se douter qu'en fait, le Chat de Schrödinger n'est qu'une infime partie du Polychat.
On raconte bien des choses sur cette créature mythique. Il est dit par exemple, qu'à l'instar de la légendaire Pieuvre-canard, la majeure partie en demeurerait cachée: on n'en verrait jamais que des organes semblables à des chats, mais qui seraient en vérité des sortes de pièges montés sur pédoncule par lesquels la chose attirerait ses proies à elle (principalement des vieilles dames généreuses). Il va de soi pourtant dans l'esprit de l'érudit que de telles futilités ne touchent pas une créature si puissante, bien qu'il soit vrai que nous autres, pauvres êtres de matière, ne puissions appréhender un volume si titanesque et si diaboliquement trompeur.
Et c'est là le racontar le plus terrible à son sujet, et bien malheureusement le plus plausible et le plus attesté; le Polychat, partout et nulle part, veillerait sur nous tout plein d'hypocrisie, veille sur nous comme le berger veille sur le bétail abâtardi et prêt à figurer au menu du banquet. Si cela est vrai, nous sommes perdus, et le Polychat nous réserve sous peu une fin terrible. Une nouvelle fin du monde nous attend.
Sainte Cuticule, priez pour nous! Adieu...

dimanche 28 octobre 2012

Sous-titrage Lourds et Mésentendants (3)

"Je préfère me taire que dire toujours la même chose. C'est pour ça que je ne dis jamais rien."
C'est signé moi-même.

samedi 27 octobre 2012

Sciences Abjectes (2)

NOUS SOMMES TOUS DAMNES
Vous avez bien lu. Il n'est plus la peine de rechercher un salut quelconque, non plus de feindre l'innocence: le mal est en nous, et à moins de nous changer en cailloux inertes nous ne connaîtrons jamais les joies d'un paradis. Je m'explique.
Quiconque s'est jamais initié à la plus basique des chimies (basique, M. Bronsted?) n'ignorera nullement que l'essentiel de notre masse corporelle, si l'on excepte l'eau, tient en un vilain carbone fuligineux. (Notez toutefois que, par le nombre des atomes, l'hydrogène tient une place de loin plus importante, mais sa masse est bien négligeable.)
Or donc quiconque s'est jamais initié à la plus acide des chimies (acide?) n'ignorera pas non plus que l'atome de carbone moyen (la famille compte en fait quelques originaux) est exactement constitué comme suit: 
          -6 protons;
          -6 neutrons;
          -6 électrons.
Voyez-vous où je veux en venir? Mesdames et messieurs les êtres vivants, la moindre des molécules qui nous constituent et nous font vivre porte le signe de la Bête.
Tout cela n'est pas très joyeux. Oublions donc le mal intrinsèque qui nous domine, et visons cette blague destinée à nos lecteurs chimistes:
A bon entendeur, salut!

vendredi 26 octobre 2012

Je suis méchant

Je passe à mon sujet sans détour. Qui n'aime pas Yann Arthus-Bertrand? Qui donc refuse d'apprécier ses discours éclairés, sa bonhommie et sa moustache? Je vous le donne en mille: moi.
Je le déteste comme c'est à peine croyable. Je serais prêt à abattre son hélicoptère au lance-pierres si pour son malheur il s'avisait de survoler mon toit "pour mieux en percevoir la beauté fragile". Et je suis sûr que cette moustache d'aspect blanc et pur comme une meringue est tout aussi collante, grasse et pouilleuse qu'une meringue mal entretenue.
Mais le pire dans tout ça, c'est que si je me retrouvais subitement face à lui pour lui exprimer une haine si superbe, j'apparaîtrais ainsi: un véritable méchant sans complexes et sans bornes; lui le gentil héros écologiste-idéaliste, moi le savant fou pragmatique toujours prêt à exterminer les pandas à la petite cuillère juste parce que je peux pas les voir en peinture (c'est vrai; eux non plus je ne les supporte pas, mais j'y reviendrai ultérieurement). En effet, je serais parfaitement incapable de préciser ce que je lui reproche. Il m'agace affreusement, c'est tout.
Si vous pensez comme moi, vous serez heureux de rejoindre le Syndicat des Ennemis Personnels de Yann Arthus-Bertrand (SEPYB) que je compte créer. Je ne suis pas seul, n'est-ce pas?...

mardi 23 octobre 2012

Sous-titrage Lourds et Mésentendants (2)


Je vous avais prévenu. Encore un aphorisme idiot, d'autant plus que cette fois, il est illustré.



C'est signé dicton populaire, mis en scène par votre serviteur.












Puisqu'on en est à utiliser ces épouvantables montages, je vous en livre un autre. Vous l'avez bien mérité.


Comprenne qui pourra.

dimanche 21 octobre 2012

Sous-titrage Lourds et Mésentendants (1)

Ceci est une rubrique des plus faciles, ingrate diraient certains, en tout cas molle et inconsistante. J'y inclus la forme la plus succinte de la pensée, celle qui manifestement fait toujours sa maligne - elle n'a rien de plus pressé que de s'imposer à vous violemment et sans détour - ce qui ne l'empêche pas d'arriver toujours à plaire, et elle est même parvenue à investir durablement le puissant empire des papillottes. C'est mou et inconsistant, certes, mais au moins c'est rapide à faire. Vous en trouverez souvent ici, j'en ai bien peur. Bref. Puisque je suis censé ici déposer aphorismes et citations, j'arrête tout de suite de vous bassiner. Dégustez vite. C'est à la littérature ce que le petit-four est à la gastronomie.

"Ce n'est pas un terme qui vous sera indispensable, mais si quelqu'un vous embête, vous le traitez d'amphistomatique; le temps qu'il comprenne, vous serez loin."
C'est signé Marc Philippe.

samedi 20 octobre 2012

Sciences Abjectes (1)

LA MAGIE DES COMBINATOIRES
Les mathématiques sont un outil merveilleux quoiqu'obtus permettant de quantifier tout un tas de choses inutiles. Prenons un exemple simple: qui, en apprenant la combinatoire (en terminale scientifique ce me semble), n'a jamais été tenté de calculer des trucs invraisemblables?
Ainsi, par un beau dimanche d'octobre, je croisai dans le salon la frangine, évoquant moult choses qui m'étaient inconnues; car en vérité, elle coupait consciencieusement en deux les titres des films présents dans notre modeste bibliothèque et forgeait avec ces morceaux les intitulés engageants de chefs-d'oeuvre oubliés tels que: "Mon Beau-Frère de l'Espace" ou "Harry Potter à Bikini Bottom". Tout cela est bien engageant (si ces films n'existent pas, je me mettrai en devoir de les faire tous jusqu'au dernier), d'autant plus qu'il y en a bien d'autres: c'est là que nos chères combinatoires nous seront utiles.
 Je possède n films (je n'ai pas eu le courage de compter). J'ai donc 2n moitiés de titre.
Donc 2n(2n-1)/2 titres potentiels, que bien sûr je vous demande de tous trouver pour lundi. Cet exercice vous sera bien utile pour l'examen.
Bon. Tout cela était un peu démonstratif. Passons donc à la pratique:


Navrant, n'est-ce pas.


vendredi 19 octobre 2012

Salutations distinguées du sieur Tripoda

Chers messieurs, chers mesdames, chers monstres sacrés, montres rolex en solde, escrocs, pédophiles et innocentes victimes qui écument le tumultueux océan de l'Internet incarnat, ceci, vous vous en rendrez compte, est ce qu'on appelle un blog, où d'autres comme moi grandiosement inutiles font état de leur capacité à savoir, créer, et exprimer certains faits. Bien des blogs prétendent suivre un thème particulier, qu'il s'agisse d'entomologie, de mathématique absconse ou de littérature.
Moi, Louis-Ferdinand Tripoda qui vous parle en ces électrons, peu doué pour la chose guerrière où je m'engageai de prime abord, désertai, me cachai dans un entrepôt de vases tripodes pendant six jours pour échapper aux recherches (d'où, d'ailleurs, le nom de votre serviteur) et regagnai la terre patrie et ma famille au terme d'un long et pénible voyage. J'y découvris que la fratrie, toute à son oisiveté, avait une ribambelle de blogs peu fréquentés mais tournant à plein régime, les uns parlant de n'importe quoi, les autres de choses et d'autres. Je manquais donc à l'appel; et, séchant mes cicatrices et remisant ma cuirasse, pris des notes sur des choses et d'autres choses et même n'importe quoi, en vue de garnir chaque semaine des pages indécouvertes de l'Internet. Voilà que je commence...
Me voilà, la fratrie! A moi de parler de choses et d'autres!